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Le parquet crisse sous les semelles, formant un joyeux brouhaha avec les rebonds des ballons, alors qu’une dizaine d’adolescents multiplie les allers-retours, balle en main, sous la férule de coachs attentifs. Dehors, la pluie inonde la banlieue de Toronto en ce début de mois d’avril, mais dans le vaste entrepôt de verre qu’est la Uchenna Academy, les jeunes basketteurs sont à l’abri. Les couvant du regard, Ro Russell sourit : « Quand j’ai commencé, on n’avait pas accès aux infrastructures quand on voulait faire du basket. Ici, c’est le pays du hockey et il n’y en avait que pour lui », constate celui qui, depuis trente-six ans, se décrit comme « l’un des pionniers du développement du basket au Canada ».
Après avoir dominé le plus relevé des groupes du tournoi olympique, à Villeneuve-d’Ascq (Nord), l’équipe masculine du Canada se dresse, mardi 6 août, sur la route des Bleus, en quarts de finale (18 heures). Un an plus tôt, lors de la dernière Coupe du monde – terminée avec la médaille de bronze –, les Canadiens ont contribué à l’élimination précoce des Français, s’imposant avec 30 points d’écart (95-65).
« C’est une très grosse équipe, ils ont certains des meilleurs joueurs du monde, et ils arrivent à jouer ensemble avec cohérence, décrit l’entraîneur de l’Espagne, Sergio Scariolo, dernière victime de la sélection à la feuille d’érable. De leur style de jeu à leur intensité physique, c’est une pure équipe NBA. » Pour leur retour aux Jeux olympiques après cinq éditions manquées de rang, les Canadiens assument leurs ambitions de podium. « On veut remettre le Canada sur la carte du monde du basket », résume l’arrière Luguentz Dort.
Au pays où le hockey sur glace est roi, le basket ne cesse de progresser. Comme un retour aux sources, pour un sport qui, après tout, est canadien. Si les Etats-Unis sont présentés – à raison – comme la patrie de la balle orange, son inventeur a vu le jour du côté nord des chutes du Niagara. Almonte, bourgade de l’Ontario non loin d’Ottawa, est la ville de naissance du Canadien James Naismith, qui un jour eut l’idée d’utiliser un panier (« basket », en anglais) de pêches comme support pour un jeu de balle. « Ici, tout le monde sait que c’est un sport canadien », relate Leo Rautins, ancien joueur et coach de l’équipe nationale, considéré comme « M. Basketball » au Canada, et devenu consultant télé.
Tombé dans le basket en raison de ses origines lituaniennes – pays féru de balle orange –, il raconte avoir grandi « dans un pays où le basket n’était pas grand-chose », en dépit du travail fourni par l’entraîneur Jack Donohue, qui mena l’équipe nationale masculine à trois JO – deux fois quatrième, en 1976 à Montréal et 1984 à Los Angeles. Mais, constate Leo Rautins, « tout a changé avec l’arrivée de la NBA ».
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